Jean-Pierre Formica vit
et travaille entre Paris et Arles.
Il est diplômé de l’école de Beaux-arts de Paris, de Nîmes
et de Montpellier.
Il a enseigné à l’école Nationale d’architecture Val de Seine.

Jean Pierre Formica puise son inspiration dans la culture méditerranéenne, travaille sur la mythologie et par la même sur la mémoire, la trace, l’empreinte, l’accumulation, la sédimentation. Son travaille réinvente une archéologie contemporaine. Un propos qui trouve son expression dans la peinture, le dessin, les lavis mais aussi par la gravure, la sculpture et la céramique.

A partir des années 1990, il réalise des séries « histoire dans l’histoire » : le déjeuner sur l’herbe, Sardanapale, hommage à Bacon, Tarzan ou bien encore l’Odalisque. Après avoir neutralisé ses « emblèmes » en les utilisant dans un système répétitif, il leur donne un caractère générique. Peintre avant tout, il offre une peinture faite d’une généalogie d’image mais surtout de la substance dont elle est faite. Ce travail fait de fragments et répétition devient alors un tout. L’apparition d’une autre figuration prend place, celle d’un monde de forme imaginaire : peinture, aquarelle, fusain font naitre l’expression d’une nouvelle nature.

Il expose alors à la Chapelle des jésuites à Nîmes, au Musée des Oudayat, au Musée de Toulon, au Musée de Montbéliard, à l’Institut français de Tel Aviv… A partir de 2000, la sculpture est de plus en plus présente dans son travail. Tout d’abord des terres cuites ou bronzes faites d’empreinte, sorte d’archéologie moderne qui, par la suite, vont ressurgir de l’eau en devenant des sculptures de sel : formes noueuses, amphores hybrides ou bien encore des dizaines de mannequins telle une armée enfouie exprimant cette nouvelle nature. Il présentera cette nouvelle nature au MAMAC à Nice, l’Espace Paul Riquet à Béziers, ou encore à l’Espace Vallès à Grenoble.
Il a été programme pour l’édition de la Nuit blanche 2008 où il a présenté́ l’installation de l’armée de sel. En 2010, il a investi les caves de Pommery pour l’expérience N°7 et a inauguré́ l’espace Pommery à Liège.

Il a été édité chez Actes Sud avec une monographie qui présente un monde plongé dans la mémoire fait de sculpture de sel, bronze, céramiques, dessins et bien sûr de peintures issues des cinquante dernières années.

Elle fait apparaître cette continuité de pensées et d’actions de ce « chercheur singulier » qui s’exprime sur des supports différents et qui s’éclaire à l’aune des dialogues avec Olivier Kaeppelin et Aymeric Mantoux. Cet ouvrage a fait partie de la collection des monographies soutenue par l’ADAGP.

Ses dernières séries « papiers révélés », sont la synthèse du peintre, du graveur, du sculpteur où l’incision révèle la couleur telle une palette enfouie. Les peintures sont réalisées par strate et qui révèlent la couleur et la forme par entailles. En résultent des œuvres monumentales dont le processus de création semble emprunter autant à la sculpture et à la linogravure qu’à la peinture. Des plis et des sillons viennent la couleur, le volume et la texture, des fragments émerge un tout : des champs de tournesols ou bien encore un ciel nocturne. Le geste souligne le dessin. Le papier s’ouvre à la forme. La forme à la mémoire. Les sculptures, « archéologie contemporaine », réinvente ce monde d’une nouvelle nature en faisant émerger des colonnes faites d’empreintes, scarifications et volutes.  

©Hervé Hôte

©Nikolai Saoulski